Bilan de l’année 2021 : le transport fluvial de marchandises marqué par une croissance retrouvée
Essentiel pour limiter les émissions polluantes causées par le transport routier, le fret fluvial vient de faire l’objet d’un rapport complet pour 2021. L’organisation Voies navigables de France (VNF) dévoile les grands chiffres du trafic de marchandises par voie fluviale sur l’ensemble de l’année passée en France. Cette analyse permet de mettre en avant le dynamisme de la filière, avec des chiffres encourageants montrant une reprise certaine de l’activité fluviale dans plusieurs zones géographiques. Pour mieux comprendre les enjeux du secteur, il est intéressant de regarder plus en détail les résultats fournis par cette étude.
Les chiffres clés de la filière
Le bilan de l’année 2021 réalisé par VNF permet de cerner plus précisément les évolutions du fret fluvial dans l’Hexagone. Le transport de marchandises par voie fluviale a augmenté de 3,1 % en termes de volumes sur l’année écoulée par rapport à 2020. Cette hausse correspond à 2,6 millions de camions dédiés au transport en moins sur les routes françaises. Au total, ce sont 52,5 millions de tonnes qui ont été transportées de cette manière, pour une augmentation de 4 % en tonnes-kilomètres (t-km) en un an.
Lorsque l’on se penche de plus près sur les chiffres, ce bilan positif pour la filière fluviale ne fait que se confirmer. On observe ainsi une hausse de 21 % pour le transport des matériaux de construction, de 34 % pour les produits issus de la métallurgie, de 26 % pour le domaine de l’énergie et de 3 % pour le transport des conteneurs. Cette croissance laisse voir tout le potentiel du fret fluvial pour mener à bien la transition écologique, et la confiance accrue en cette solution de la part des divers acteurs économiques. Ce type de transport demande quatre fois moins d’énergie à la tonne et se révèle cinq fois moins polluant en CO2 que le transport routier.
Une reprise globale de l’activité fluviale
La hausse du fret fluvial observée au cours des derniers mois est principalement à mettre au crédit de l’augmentation du transport des matériaux de construction par ce biais. Ils représentent à eux seuls quasiment la moitié des volumes concernés, pour un total de 23,7 millions de tonnes déplacées par voie fluviale sur l’ensemble de l’année 2021. Cette hausse de près de 17 % par rapport aux chiffres de 2020 se révèle si importante qu’elle outrepasse nettement les volumes rencontrés avant la crise du Covid-19. Pour le transport spécifique des matériaux de construction, il s’agit même d’un volume inégalé en France depuis 1992.
Le dynamisme des derniers mois contrebalance fortement avec le recul du fret fluvial observé en raison de la crise sanitaire. Pour Thierry Guimbaud, le directeur général de VNF, les résultats concernant l’année 2021 témoignent avant tout d’une « reprise de fond de l’activité fluviale » en France. La fluidité du réseau fluvial, encore loin d’être saturé même dans les bassins les plus actifs, est un atout pour les entreprises et les industries. Sur certains axes importants comme la Seine ou le Rhône, il serait possible actuellement d’accueillir un trafic jusqu’à quatre fois plus important. Encore sous-exploité, le transport fluvial demeure pourtant à ce jour le mode de fret le plus écologique.
Un point plus précis peut être fait sur le trafic réalisé par voie fluviale en 2021 en matière de transport de marchandises. On se rend compte tout d’abord que le trafic intérieur a fait l’objet d’une croissance de 6,5 % en t-km (5 % en volume, soit un total de 29,6 millions de tonnes). Les importations ont elles aussi augmenté, avec une hausse de 1,9 % en t-km (3,7 % en tonnage). Les hausses les plus nettes concernent la métallurgie avec une augmentation de 16 % en volume, principalement autour de la Seine et via les exportations en direction de l’Allemagne, la chimie et les engrais (29,7 % en volume).
Une croissance présente dans les différents bassins
À l’aune de ce bilan 2021, il apparaît que le réseau fluvial français a connu une belle croissance secteur par secteur. Dans le bassin de la Seine, la hausse du trafic a été de l’ordre de 8,2 % en t-km (3,3 % en volume) pour l’année 2021, principalement autour des matériaux et du secteur métallurgique. Le bassin du Rhin a lui aussi connu un fort essor malgré les crues estivales, avec 10,8 millions de tonnes transportées par voie fluviale. Les secteurs où les hausses sont les plus importantes sont la métallurgie, le transport de déchets à partir de Strasbourg et la chimie. Dans les bassins des Hauts-de-France et de la Moselle, des hausses similaires (autour de 7 % en t-km) ont également pu être remarquées.
Aujourd’hui, le fret fluvial représente environ 3 % du trafic total des marchandises dans l’Hexagone. Ce chiffre pourrait augmenter à l’avenir, malgré le fait que le réseau fluvial ne peut pas être déployé de manière uniforme dans toutes les régions. Dans les zones où ce type de transport permet de livrer de grandes quantités de marchandise, la part modale du fret fluvial oscille entre 10 et 30 % en t-km.
La logistique fluviale devrait selon toute logique encore se développer dans les années à venir, tant la filière apporte une contribution majeure à la diminution des émissions polluantes. Dans les zones urbaines, de nombreux projets sont en développement pour moderniser les infrastructures fluviales et accroître la part prise par ce mode de transport en France.
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