Comment les métropoles s’emparent de la question de la logistique urbaine ?

Longtemps ignoré des politiques de mobilité urbaine, la logistique urbaine est désormais au centre des préoccupations. Particulièrement cruciale pour les métropoles, l’organisation de l’espace doit s’articuler avec l’économie et l’écologie.

La nouvelle donne du e-commerce

Les modes de consommation changent et génèrent des problématiques jusque-là sous-estimées. Avec l’essor du e-commerce, les livraisons de petits colis deviennent très fréquentes en centre-ville, quelle que soit la métropole concernée. Pour réguler les effets néfastes de cette sur-fréquentation de l’espace public par des véhicules de livraison, des mesures sont prises. Les métropoles françaises ont donc opté pour l’optimisation de leur circulation. Lille a ouvert la voie en pilotant un grand groupe de travail dédié à ce projet. En privilégiant le dialogue, des priorités ont été définies afin de mettre en place des expérimentations. Ces dernières étant prévues pour répondre à des problématiques locales, la métropole lilloise a pu en tirer des conclusions concrètes.

La logistique du dernier kilomètre

Cet ultime intervalle jusqu’au point de livraison est le plus coûteux s’agissant du transport et de l’impact environnemental. Ce dernier kilomètre constitue donc un défi pour lequel la métropole de Lille a voté un schéma directeur des équipements de transport. Ce plan va durer jusqu’en 2035 et concernera 11 communes de la métropole européenne de Lille (MEL). Les « zones de faibles émissions » (ZFE) en cœur de ville sont une réponse adaptée. Cette option est en passe d’être mise en œuvre à Lyon dès le 1er janvier 2020. Une zone à faible émissions (ZFE) réduite pour les véhicules des catégories Crit’air 4 et 5 est envisagée dans un premier temps. Ensuite, en début d’année 2021, la zone sera également restreinte pour les véhicules Crit’air 3.

Des initiatives innovantes et prometteuses

Depuis une dizaine d’années, Strasbourg avait déjà limité l’accès à son centre-ville pour les transporteurs. La métropole a accentué cette mesure en réduisant aussi l’entrée de l’hyper-centre aux véhicules diesel. Ces derniers seront même totalement prohibés sur toute l’aire urbaine de Strasbourg. Des ZFE en centre-ville écartent les véhicules Crit’air 5 et ceux n’ayant aucune certification. Ce concept de zones à faibles émissions se retrouve également à Nantes. Encore plus ambitieuse, la métropole de Rennes compte réduire à néant les impacts négatifs de la livraison du dernier kilomètre. Dans cette optique, les pouvoirs publics projettent un objectif de zéro livraison en véhicule diesel dans l’hyper-centre. Ailleurs dans la métropole rennaise, les trajets « diesel » devraient être réduits de 30%.

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